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RENCONTRE VERTIKAL : Antoine Bizet

RENCONTRE VERTIKAL : Antoine Bizet

Aujourd’hui, on se retrouve dans le monde envoûtant du VTT où notre cher Antoine brille par son talent et sa passion 💫 Plongez dans cette interview dans laquelle vous découvrirez ses débuts dans la discipline, ses meilleurs souvenirs, ses anecdotes et pleins d’autres belles choses !

Et puis vous commencez à nous connaitre… Qui dit « Rencontre Vertikal », dit « Tu préféres ? » ! Alors, restez jusqu’à la fin pour apprendre à le connaitre un peu plus encore🚵

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Antoine Bizet, 31 ans, et je viens de Versailles en région parisienne. Et voilà, je fais du VTT depuis quinze à vingt ans.

Antoine Bizet

Comment as-tu commencé ta carrière de pro rider VTT ?

J’ai jamais vraiment eu l’impression de commencer. C’est plutôt ma passion qui a grandi. Ça a commencé à Versailles, je faisais du vélo quand j’étais petit dans le parc du château pendant des heures et des heures. Mais quand est-ce que ça a commencé à devenir du VTT et des sauts ? Je ne sais pas, je sais juste que ça a démarré par là.

En tout cas, je faisais de la gym à côté et quand j’ai atteint un gros niveau (quand j’ai commencé à faire des figures de VTT sur les bosses), avec mes aptitudes de gymnastes j’ai appris les tricks plus rapidement et facilement. 

J’ai commencé la compet’ à ce moment-là et j’ai fini par atteindre des niveaux pro. Il y avait pas mal de casse sur les vélos, de l’entretien, etc. C’était quand même un budget et un investissement et donc naturellement tu essayes de voir si y’a des partenaires qui peuvent t’aider et mes résultats en compet’ ont fait que oui. Je dirais que c’était au moment où je passais le bac que j’ai commencé à avoir des opportunités pro donc 2010.

Qu’est-ce qui te motive dans la ride ? 

Être dans la nature, dépenser toute mon énergie et pouvoir faire ce que je veux aussi.

La ride, c’est du VTT, on construit nos passages et si t’as envie de faire telle figure ou aller à tel endroit, il y a cette liberté. 

On ne l’avait pas trop en gym où c’était assez strict : il y avait les entraîneurs et les figures à apprendre, mais en même temps on se défoulait beaucoup. 

Mais dans la ride, tu as tout ce côté en extérieur, en nature où si tu veux partir pédaler pendant des heures un aprem avec des amis ou tout seul pour explorer un nouvel endroit ou je ne sais quoi, et bien c’est possible. Enfin, il y a toujours des options sympa dans la ride.

Quels sont les plus grands défis auxquels tu es confronté en tant que pro du VTT ?

L’organisation. En fait, mieux t’es organisé, plus tu peux faire de choses : des projets vidéo, des compét’, se préparer, organiser des road trip avec des amis, travailler avec les magazines, etc.

Je vois mes amis qui font des sports fédérés et qui sont dans un cadre avec des gens qui les dirigent, ils font ce qu’ils veulent mais pas autant que moi. Quand je compare à ma carrière, c’est sûr qu’il y a des choix qui n’auraient pas été les mêmes. Parce que dans mon type de carrière, tu es livré à toi-même et je me suis toujours écouté par passion.

Par exemple, la première fois où j’ai été 2ème à la Rampage, j’ai dit “Bon, allez cet hiver, il n’y a plus d’hiver, on va le passer en Australie” et donc je suis allé en Australie. 

Et au final il n’y avait pas beaucoup de vélos là-bas. J’ai pas mal surfé et profité des “vacances”. J’ai quand même essayé de faire des images mais même en mettant plein de motivation, si il n’y a pas de terrain de vélo, ça ne sert à rien. Au final, j’ai découvert des riders australiens que je connais toujours aujourd’hui. 

Mais tu vois la conclusion, c’est qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais choix. Ils sont originaux mes choix et ils sont guidés par la passion.

Peux-tu me parler de ton entraînement et de ton régime alimentaire pour le maintien de ta forme physique ?

Bah ça c’est toujours pareil, il n’y a pas de règles ! Je peux pas te dire : “Je fais 3 entraînements par semaine de muscu ou je vais faire des joggings un matin sur deux”

Le yoga, j’essaye de le faire un matin sur deux quand même parce que j’aime beaucoup ça. J’ai aussi une séance d’étirement mobilité qui me permet de me sentir et de me maintenir en forme. Et après une grosse journée de sport, faire du yoga le lendemain matin après une bonne nuit de repos, c’est un bon réflexe à avoir. Ce sont des petits trucs qui viennent avec le temps !

Et sinon, si je suis à fond pour me préparer à une compèt, un mois à l’avance, je peux faire de la muscu un jour sur deux en alternant avec 2 activités. Je me suis inscrit à l’escalade, ça complète vachement la préparation pour le VTT. 

Et je vais essayer de pas être trop long dans ma réponse, mais honnêtement j’étais végétarien et je me contentais des oeufs de mes poules mais elles sont décédées donc bon… Maintenant je mange un peu de viande mais raisonnablement et sinon j’essaie de choper un max de légumes quand je suis au supermarché et un bon sac de pomme. Tous les matins c’est une banane et un yaourt nature, je fais quand même assez attention mais pas de règles particulières.

Quelle a été la plus grande réussite de ta carrière de pro rider jusqu’à présent ?

Ma plus grande réussite, c’est mes podiums au Red Bull Rampage. J’adore la compèt, être à mon plus haut niveau et donner de mon max donc je dirais que ce sont les meilleures choses. 

Après j’ai été 2 fois deuxième, et que choisir entre la première et la deuxième fois… La première fois c’était assez fou parce que je ne connaissais pas du tout les Etats-Unis. J’étais avec tous les meilleurs du monde. Finalement, je suis quand même arrivé deuxième. Je pense que ça en a étonné plus d’un et moi y compris. Je suis un peu arrivé au top niveau du jour au lendemain. 

Je ne parlais pas anglais, les gars voulaient me faire des interviews mais je ne pouvais pas leur dire “Yes, yes” enfin j’avais quelques mots mais ils comprenaient bien que ça n’irait pas loin… 

Après la deuxième fois, je m’étais cassé le bras en double backflip en 2015, une figure super compliquée à la Rampage… Pour éviter de payer l’hôpital aux Etats-unis, j’étais rentré en avion avec le bras cassé et je me suis fait opérer en France donc ce sont des souvenirs assez fous. Et en 2016, j’ai replaqué mon tricks et j’ai fini sur le podium une deuxième fois et ça c’est fou. 

Mais l’un comme l’autre, ce sont les meilleurs souvenirs de ma carrière.

Comment gères-tu le risque et la peur dans des situations dangereuses ?

Le problème c’est que je n’avais pas trop peur. Chez les riders il y en a beaucoup qui gardent une marge de sécurité et moi j’étais vachement dans l’engagement. Je me disais : “Je me prépare au maximum” et une fois que tu te sens prêt, tu déconnectes, tu oublies la peur. Enfin la plupart des riders font ça.

J’ai un ami qui était tout le temps dans le contrôle et qui se blessait rarement. Il m’a toujours dit qu’il roulait à 60% de son niveau. Il disait : “En compèt tu vas jamais au-dessus de 60%, tu restes dans le contrôle et tout”. Et je me disais : “Mais attends moi je suis entre 90 et 100% quand je suis en compèt”. Je donne tout et en fait, je me blessais souvent et lui très peu. Il était toujours dans les cinq ou six premiers de la compétition, il était toujours au top, mais jamais sur les podiums.

Et voilà, après dans la suite de nos carrières, j’ai fait en sorte de mieux gérer les risques et donc de moins me blesser et lui au contraire, il se demandait pourquoi il ne montait pas sur les podiums.

Ce qui est sûr, c’est que si t’es bien préparé et que tu t’es visualisé la chose ça se passe bien. Les situations les plus dangereuses c’est quand tu fais des fautes d’inattention, au moment où tu ne t’y attends pas. Et souvent quand on prend les plus gros risques, qu’on est tellement concentré sur la chose, qu’on s’est reposé les 2 jours précédents et qu’on s’est préparé pour un gros run ou un gros tricks même si tu retombes mal tu as visualisé tellement de scénarios possible que généralement tu ne te fais pas mal. 

Un conseil pour quelqu’un qui veut s’améliorer dans le VTT freeride ?

Un seul c’est dur. Je dirais qu’il faut suivre le plaisir. Tant que tu rides par plaisir tu progresseras naturellement, tu seras de plus en plus à l’aise et tu kifferas de plus en plus . En tout cas, c’est ce qui a marché pour moi, de profiter de ce que je fais au maximum : toujours priorité au plaisir.

Quel est ton spot de VTT préféré dans le monde et pourquoi il est spécial pour toi ?

Je dirais Queenstown en Nouvelle-Zélande. Il y a les plus belles bosses au monde, il y un terrain de dirt où tous les riders vont. C’est la off-season : pendant l’hiver européen ou nord américain, c’est l’été là-bas. Si tu y es, c’est que tu as traversé le monde pour t’y pointer et moi j’y ai vécu un an en 2017/2018 et j’ai enchaîné trois été d’affilée, du riding tout l’hiver, c’est un peu des vacances en même temps. Ça permet de découvrir le pays. C’est la première fois que j’y restais aussi longtemps.

Voilà, c’est le spot le plus dépaysant et les spots de VTT sont trop bien. Il y a tout un domaine où les riders de world cup s’entraînent, il y a des grosses vidéos qui ont été tournées là-bas parce qu’il y a une grosse vue sur le lac de Queenstown et tu as l’impression d’être dans une carte postale tout le temps.

C’est le paradis à tous les points de vue : toujours du monde avec qui rider, des événements tout au long de l’hiver. Ca fait un hiver aussi intense qu’un été quoi, donc ouais c’est le spot le plus fou.

Est-ce important pour toi de voyager et de découvrir de nouveaux spots pour pratiquer ton sport ? Et pourquoi ?

Oui oui, c’est carrément important. C’est toujours un plaisir de découvrir des nouveaux endroits même si c’est aussi super de revenir dans des spots qu’on connaît déjà bien comme Queenstown. 

Mais découvrir des nouveaux spots, c’est toujours des bonnes surprises parce que chaque terrain de vélo est différent. Ça peut être aussi les communautés qui sont différentes. Si tu vas à un endroit, le spot peut ne pas forcément t’attirer mais si t’es avec des gars trop passionnés qui te montrent leurs trucs et qui sont à fond, c’est cool. Il y a toujours des trucs cool dans la découverte d’un nouveau spot et j’aime beaucoup ça.

Alors ça rejoint un peu la première question mais si t’as une autre idée en tête : Quel est le voyage le plus mémorable que tu aies fait pour pratiquer le VTT freeride et pourquoi était-il si spécial ?

Alors il y en a eu beaucoup des voyages …. c’est vachement dur d’en choisir un…

Je dirais à la Réunion. On y était allé pour filmer une vidéo pour présenter l’île et montrer le riding là-bas. Et c’est ouf de se dire que c’est en France et qu’on a un super terrain dans l’hémisphère sud. Il y a une super compète à laquelle j’ai toujours eu envie de participer : la Mégavalanche. J’avoue qu’un jour où l’autre je m’y pointerais sûrement pour rider ce spot. Tout est sur le volcan, ce sont de très bonnes pistes de vélo, ça finit dans les cannes à sucre. Puis il y a une belle communauté là-bas. C’est vraiment quelque chose qui m’a plut et où je me rendrais bien encore une fois prochainement.

Peux-tu me parler d’une anecdote de voyage ou d’aventure qui t’as marqué en tant que perso ou pro ?

Bah alors attends, là tu m’as dit ça j’ai directement pensé à ce qu’on mangeait en Chine au restaurant. Ils m’ont emmené dans un restaurant, c’était vraiment bizarre.

Je roulais pour Kona Bikes à l’époque, la marque de vélo chinoise. Ils avaient prévu un super road trip et on s’était arrêtés dans un super restaurant. Il y avait une table en arc de cercle où de la cervelle de cochon coupée en cube était en train de frire dans de l’huile. On avait des pics et on piquait des petits bouts de cervelle de cochon et on mangeait ça en discutant. Après il y avait aussi du lapin, je me rappelle pas avoir mangé du chien alors que c’est un classique un peu stressant… Il y avait du chat par contre! J’en ai pas pris mais c’était sur le menu…🥲

En fait ça t’ouvre les yeux sur des cultures tellement différentes et il y a que les voyages qui te font réaliser ça.

Bon alors, ⅔ dernières questions et en plus qui n’ont rien à voir ! Selon toi, comment l’industrie du voyage et du tourisme peut-elle contribuer à la promotion du VTT ?

Pouvoir aller dans des endroits magnifiques grâce à son VTT par exemple. Tout en transmettant sa passion.

Ce sont des choses qui sont routinières pour moi parce que je fais du VTT tous les jours. Mais faire découvrir des terrains de jeu et des nouveaux lieux par le VTT à des pratiquants plus ou moins expérimentés, c’est trop bien. 

Tu vas pouvoir offrir un voyage à un pro pour qu’il vienne s’entraîner dans un endroit où il est bien installé et où il y a tout ce qu’il faut. Et tu vas pouvoir le donner à quelqu’un qui vient découvrir la pratique ou la région en vélo et tu rajoutes un VTTAE s’il faut et c’est toujours des bonnes choses à partager. 

C’est la passion soit du riding soit du voyage soit découvrir la culture dans laquelle tu te rends et tout ça mélangé. Les voyages peuvent être axés sur un des deux exemples que je viens de dire et dans les deux cas le “client” profite un max !

Quelles sont les régions ou pays que tu recommanderais aux riders en quête de nouveaux terrains de jeu, et comment voyager et rider dans ces endroits a-t-il influencé ta vision du monde et de l’environnement ?

Avec le covid déjà on a découvert qu’on était pas obligé d’aller loin pour rider. 

Là je kiffe rider en France : dans le Massif Central, dans les Pyrénées, dans le Jura et aussi dans le nord vers Paris. Il y a les anciens terrils des mines dans le nord et ça ça fait des super descentes en vélo et tu peux construire des tremplins pour t’entrainer, etc. 

Moi, qui ai eu l’habitude de voyager très loin dans le monde pour des compète etc, au final je me suis rendu compte qu’on avait des montagnes incroyables en été comme en hiver.

Après, si t’es toujours à la recherche du spot ultime tu vas au Canada, en Colombie Britannique, c’est assez incroyable. La Nouvelle Zélande en hiver, après y’a les mexicains qui sont des grands pratiquants. En Angleterre aussi ! J’y suis jamais allé mais je sais qu’il y a pleins de riders très doués parce qu’ils roulent dans la boue tout le temps. C’est pas trop ma tasse de thé mais bon chacun son riding.

Et en fait quand tu voyages, ça fait évoluer ta vision du riding et ta vision du monde et de l’environnement qui t’entoure. Tu mets des visages sur les destinations, donc c’est assez cool !

Comment vois-tu l’évolution de ton sport dans les années à venir ?

C’est en train de devenir de plus en plus freeride. Chacun peut rider à sa façon. En France il y a des nouveaux spots, des nouvelles façons de profiter du riding, des trucs qui se mettent en place qui sont assez sympas. 

Et puis le vélo électrique aussi ! Ça a ouvert la pratique à plein de monde. Pendant le covid tout le monde s’est équipé avec de beaux vélos et ça a bien explosé. 

Le vélo en ce moment ça se porte bien, il y a des événements qui se créent en France. 

les réseaux sociaux aussi ça a aidé ! Bon… pas toujours positivement mais ça a donné une couverture aux sports outdoor. J’ai l’impression que ça entraîne tout le monde à en profiter de plus en plus donc je suis plutôt optimiste.

Après dans quelle direction ? Je pense qu’il y aura de plus en plus de vidéos filmées et des événements de jams, où tous les riders roulent un super spot ensemble sans forcément qu’il y ait de classement. A la limite il peut y avoir quelques prix mais quand on ride là-bas, on saurait que c’est pour le plaisir et le partage. On essaierait quand même de progresser en s’amusant sur les bosses mais ce n’est pas dans la compète mais dans le partage de la session et le plaisir.

Encore une belle conclusion ! Merci Antoine !

J’espère que cette interview vous aura plus ! Maintenant, rien que pour vous, je vous propose de regarder le fameux « Tu préfères ? » 👇

Bon visionnage !

https://youtu.be/rOIi7kZyma8
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